Jusqu'à présent, le système de retraite fonctionne de la manière suivante : les budgets doivent couvrir les prestations préalablement définies. Vous proposez l'inverse : désormais, les prestations et les paramètres, parmi lesquels l'âge de départ à la retraite, seront définis en fonction de l'enveloppe budgétaire qui aura été allouée aux retraites. Je fais là référence à la règle d'or qui impose un carcan d'austérité, une étatisation du système de retraite, au nom de la politique que nous subissons depuis des années, dans le budget notamment.
Qu'est-ce que la règle d'or ? Dorénavant, le système de retraite ne pourra pas être déficitaire, l'équilibre étant apprécié sur cinq années consécutives.
Que serait-il advenu si cette règle avait été appliquée entre 2007 et 2012 ? Après la crise des subprimes, la consommation, soutenue par les retraités notamment, couplée à d'autres mécanismes de solidarité, a permis d'éviter à l'économie française d'entrer en récession alors que le marché était atone. Ainsi, les retraités d'alors n'ont pas basculé dans la pauvreté que connaissent de nombreux systèmes de retraite ailleurs en Europe. Vous proposez exactement l'inverse : le montant des retraites sera défini à l'aune du seul critère du déficit, sans tenir compte du fait que certaines années, plus compliquées sur le plan économique, sont compensées par de meilleures années, comme ce fut le cas après 2012, pour atteindre finalement l'équilibre.
Voilà pourquoi nous sommes opposés à ce verrou, au carcan de l'austérité dans lequel nous enferme la règle d'or. La règle d'or traduit, une nouvelle fois, la mainmise sur le système de retraite, d'une part, de l'État par le biais de l'austérité et, d'autre part, pour ceux qui auront les moyens, de la capitalisation.