Il faudrait, selon vous, atteindre l'équilibre, quels que soient les moyens ou la conjoncture au détriment du niveau des pensions. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé en Suède où, après la crise de 2008, de nombreux retraités ont sombré dans la pauvreté.
Toute mesure prise pour assurer l'équilibre à l'horizon de cinq ans produit également des effets sur le long terme. Par exemple, une augmentation des cotisations est immédiatement favorable au solde, mais crée, dans un système par points, des droits futurs qui, à terme, augmentent les dépenses.
Cinquième argument : parce qu'un solde n'a pas la même signification selon que les taux d'intérêt réels sont négatifs, comme c'est le cas actuellement – on s'enrichit en empruntant – , ou qu'ils sont positifs. Les règles mécaniques sont, en général, des règles imbéciles.
Sixième argument : parce que cette règle d'or est une camisole pour le dialogue social et une baguette pour taper sur les doigts des partenaires sociaux censés gérer la Caisse nationale du régime universel. Notons que cela n'empêche pas l'État de centraliser – d'étatiser – le pilotage du système, tout en proclamant son amour du dialogue social.
Dernier argument : parce que cette règle d'or est la seule d'or, la valeur du point, le taux de remplacement, le taux de rendement et la part des retraites dans le PIB ne sont, pour leur part, que des règles de mousse.