Par le présent article, vous avouez toute la logique de votre réforme : il montre que le système par points fonctionnera par ajustements progressifs et fera bien évidemment baisser le montant des pensions de retraite. Le dispositif prévu, de surcroît, ne prendra pas en compte l'effet des mesures que le Gouvernement peut prendre par ailleurs, qui assèchent les retraites – par exemple, les mesures d'exonération des charges sociales que vous avez prises ne sont pas compensées. Nous voyons là la logique de votre réforme : un gouvernement, quel qu'il soit – pas seulement le vôtre qui, s'il montre en quelque sorte l'exemple, n'est pas le premier à agir de la sorte – , peut réduire les recettes du système de retraite ; après quoi le Parlement ne peut plus que constater son déficit et déclarer qu'il coûte trop cher.
Nous voyons bien la manoeuvre, qui apparaît aussi dans vos projections financières. On ne le dira jamais assez : ces dernières prévoient de porter la part des retraites dans le PIB de 14 % à 12,9 %. Vous n'avez jamais véritablement répondu sur ce point, parce qu'il vous faudrait avouer votre forfait : le fait que vous réduisiez le pourcentage de la richesse nationale – même si elle augmente – consacré aux retraites, alors même qu'il y aura plus de retraités et que le rapport entre les actifs et les retraités évoluera défavorablement, cela montre que votre réforme n'a qu'un objectif, à savoir obéir aux règles de Bruxelles, à la Commission de Bruxelles, à la logique de l'Union européenne, et réduire la part de la richesse nationale réservée aux futurs retraités.
C'est pourquoi, si vous pouvez faire passer votre réforme par la force, les Français l'annuleront par les urnes en 2022.