Vos propos renforcent notre conviction : vous avez dit ne pas vouloir laisser les manettes entre des mains qui baisseraient les pensions à un niveau qui ne serait pas acceptable. Vous sous-entendez donc que ces pensions peuvent baisser : c'est ce que nous disons depuis le début ! Tous les leviers que vous mettez en place sont de nature à y conduire.
Vous avez reconnu que la masse financière globale n'augmentera pas. Or il est nécessaire de garantir des droits nouveaux, nous en avons discuté au cours des quinze jours de débats que nous avons eus ici : pour les agriculteurs, pour les indépendants, pour les femmes et plus généralement pour celles et ceux qui aujourd'hui n'ont pas une retraite suffisante. Des ressources supplémentaires sont nécessaires pour garantir des droits, et vous ne vous en donnez pas les moyens.
Vous faites fi des prévisions du COR, qui a annoncé dans le cadre des auditions de la commission spéciale que notre système de retraite ne pose pas de problème de financement à moyen et long termes. Dans le contexte actuel, tout s'équilibre au fil du temps et les choses sont correctement organisées. Vous vous appuyez donc sur de faux arguments.
Nous sommes favorables à une réappropriation sociale de la « sécu ». Vous êtes en train de faire tout l'inverse et de l'étatiser ; mais vous ne le faites pas pour le meilleur, vous le faites pour le pire et pour imposer une austérité budgétaire. Il y a quelques jours, le secrétaire général de Force ouvrière a dit : « Demain, les gouvernements seront soumis à un chantage et une pression, exercés par les entreprises sur la question de l'emploi à chaque fois qu'il sera question d'augmenter les salaires ou les cotisations. » Voilà à quoi conduira le système tel que vous l'organisez.