S'agissant de la trajectoire pluriannuelle, pourquoi pas choisir une période de sept, neuf ou dix-neuf ans, en effet ? Mais, madame la rapporteure, l'idée d'un délai adossé à une législature ne tient pas. Ce serait même gravissime, pour des raisons constitutionnelles ! De grâce, n'utilisez pas cet argument.
Le sujet ne nous importe pas vraiment ; ce qui nous préoccupe plutôt, c'est la contrainte qui s'imposera à tout un chacun, et le cahier des charges qui fera que l'on n'y déroge pas.
Les divergences entre la gauche et la droite de cet hémicycle sont profondes. Nous avons examiné hier deux motions de censure, dont la genèse était bien différente. Elles défendaient des options politiques différentes.
Le mot de « dogme » a été utilisé à notre propos ; peut-être est-il trop fort. Notre vision, si l'on veut, c'est une vision de responsabilité. À notre sens, la question du financement du système des retraites est essentielle : verser des pensions de retraite, c'est redistribuer de l'argent ; mais encore faut-il aller le chercher ! À terme, personne ne peut admettre un déficit. Il faut dire les choses et se montrer parfaitement responsable. Est-ce un dogme ? Peut-être. Mais c'est surtout un esprit de responsabilité.
Obliger le Gouvernement, par un mécanisme législatif, à adopter une pratique responsable, quelle que soit sa couleur politique, pour garantir l'équilibre financier du système, c'est une bonne chose. Le système doit être soutenable, c'est une évidence : nous devons nous donner les moyens de verser les retraites des Français. Tout le reste, sinon, serait littérature.
Les deux côtés de l'hémicycle défendent donc des visions entièrement divergentes. La question de la période choisie – cinq, six, sept ans – ne nous paraît pas essentielle ; ce qui l'est, en revanche, c'est ce que l'on fait vraiment pour garantir la soutenabilité du système.