Votre règle d'or, elle, l'impose dans un cadre bien spécifique, puisque celui-ci évite d'avoir à mieux répartir la richesse produite. Vous pourrez faire toutes les danses du ventre que vous voudrez, votre seule variable d'ajustement pour assurer l'équilibre financier sera le niveau des pensions : il n'en est pas d'autre, dès lors que votre texte fait tomber la part des richesses consacrée aux pensions sous la barre des 13 %.
Tout à l'heure, le ministre des solidarités et de la santé a exclu toute baisse du niveau des pensions : arrêtez ! Le recul de l'âge d'équilibre revient à baisser le niveau des pensions : ce n'est qu'une manière différente de présenter cette baisse, comme nous vous l'avons déjà expliqué. Vous ne reconnaissez pas explicitement que la pension baissera pour ceux qui partiront au même âge qu'aujourd'hui : vous préférez dire que les pensions ne baisseront pas mais que, pour percevoir les mêmes, il faudra travailler plus longtemps. C'est bien la preuve, je le répète, que votre variable d'ajustement sera le niveau des pensions : c'est la conséquence de la règle d'or à laquelle vous voulez nous soumettre.
Oui, ce projet de loi nous exonérera de plusieurs réformes paramétriques, tout simplement parce que le recul de l'âge d'équilibre les rendra inutiles. Là où la droite aurait modifié l'âge légal de départ à la retraite, vous, vous jouerez sur l'âge d'équilibre sans avoir besoin de prévoir une nouvelle réforme des retraites. Le package que constitue votre texte permettra d'économiser dix, quinze, voire vingt réformes des retraites !