Intervention de Cendra Motin

Séance en hémicycle du mercredi 4 mars 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCendra Motin, rapporteure de la commission spéciale :

Sur le fond, l'amendement et le sous-amendement sont satisfaits par le projet de loi organique et par le projet de loi ordinaire, qui prévoient que les deux valeurs précitées évoluent ensemble, solidairement.

Madame Dalloz, j'ai à coeur de vous répondre en m'appuyant sur l'exemple que vous avez cité, dont j'ai pris note avec attention. Je vous propose de faire partir notre homme en retraite en 2035, à soixante ans, après dix ans passés dans le nouveau système, plutôt que cinq.

S'il est salarié du secteur privé – cas le plus fréquent – , le point de retraite sera revalorisé chaque année d'un pourcentage égal à l'inflation moins un point. Depuis l'année dernière, il est revalorisé à hauteur de l'inflation, ce qui a abouti à une valeur moins intéressante que celle de l'inflation.

Dans l'immédiat, nous proposons que la valeur d'achat et la valeur de service du point de retraite évoluent ensemble, en suivant une trajectoire identique, et en demeurant supérieures à l'inflation. À terme, nous les indexerons sur le revenu moyen par tête, qui est plus intéressant, comme nous l'avons constaté depuis longtemps.

Souvenez-vous, chers collègues : lors de la réforme menée en 1987, l'abandon par le gouvernement de l'indexation du point de retraite sur les salaires au profit de son indexation sur l'inflation visait à lui faire gagner de l'argent, ou à tout le moins à lui permettre d'en dépenser moins.

En l'espèce, nous parcourons le chemin inverse, tout en tenant compte du fait que le futur régime de retraite comprendra non seulement des salariés, mais aussi des travailleurs indépendants et des fonctionnaires. Il est donc logique de créer un indicateur tenant compte, de façon pondérée, des revenus de chacun.

Madame Dalloz, je tiens à vous rassurer sur un point : la trajectoire des deux valeurs précitées sera commune. Je ne peux pas indiquer dès à présent sa pente. Les partenaires sociaux, réunis au sein de la Caisse nationale de retraite universelle, décideront, en fonction des recettes, de son évolution plus ou moins rapide. En tout état de cause, l'objectif est fixé, et le point d'arrivée connu : l'entrée en vigueur, en 2045, de l'indexation du point de retraite sur le revenu moyen d'activité par tête.

S'agissant de la lisibilité du système, notre objectif est précisément de l'améliorer au profit des Français, qui seront à même de suivre le nombre de points qu'ils ont acquis, ainsi que l'évolution de leur valeur unitaire.

Les autres rapporteurs du projet de loi organique et moi-même aurions aimé être un peu plus précis à ce sujet que je ne le suis ce soir, seule au banc des commissions. Quoi qu'il en soit, tout sera mis en oeuvre pour que le système de retraite soit bien plus transparent que celui en vigueur, dans lequel les Français ne se retrouvent pas vraiment.

L'avis de la commission sur le sous-amendement et sur l'amendement est défavorable, car ils sont satisfaits.

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