Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mercredi 4 mars 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je voudrais faire ici la promotion d'un économiste iconoclaste peu connu, Éloi Laurent, qui a écrit un livre intitulé Le Bel Avenir de l'État providence. Il y démontre de façon extrêmement probante les bonnes performances de l'État providence en matière de redistribution et de création de richesses dans l'économie réelle, comme son faible coût.

Posez-vous la question : quelle est la performance dans l'économie réelle, l'économie territoriale, dans la production, de chaque milliard réinvesti dans l'État providence, en assurances sociales, assurance maladie, retraite, et ainsi redistribué à 99 % des Français, par rapport à la performance de 1 milliard qui irait aux 1 % les plus riches et serait défiscalisé ? Non seulement l'effet sur l'économie n'est pas le même, mais vous ne fabriquez pas la même société.

Vous parlez aussi de ressources. S'agissant des salaires, il ne faut pas les grever, mais par la réduction des écarts et les promotions nous pourrions dégager des marges de manoeuvre. Il existe aussi une autre ressource que nous, communistes et socialistes, avons mobilisée : celle d'un pourcentage prélevé sur les revenus du capital. Avec un taux très faible, les recettes nouvelles atteindraient 30 milliards d'euros, c'est-à-dire davantage que les 23 milliards du PIB que l'on vient d'évoquer. Et on réglerait trente fois des questions aussi cruciales que celle de la retraite des agriculteurs !

Des marges de manoeuvre existent pour réduire les inégalités, réinvestir dans l'économie réelle et redonner de la fraîcheur à notre société.

Enfin, nous avons proposé un indice qui rendrait progressif le taux de cotisation : au lieu que tout le monde paye 28 %, on pourrait très bien avoir un taux variable, qui passerait par exemple à 30 % au-delà de 3, 4 ou 5 fois le plafond annuel de la sécurité sociale – PASS.

Ce sont des propositions qui ne pourront pas être examinées en séance publique, alors qu'elles auraient été de nature à apaiser la polémique et à montrer qu'il existe, je le répète, de véritables marges de manoeuvre et que l'État providence n'est pas l'ennemi de l'économie réelle – bien au contraire.

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