Votre volonté de tout intégrer dans le même système est en quelque sorte prométhéenne. Plutôt que de proposer une réforme réaliste, concrète et positive, vous voulez tout embrasser : il y a chez vous une logique d'hubris, au sens de démesure, d'orgueil, d'outrage, d'agression, de transgression. Il y a chez vous la volonté de tout remettre à plat, qui relève d'une logique intellectuelle qui est souvent, hélas ! un travers bien français. Mais on ne remet jamais tout à plat !
Notre famille politique est réaliste : nous partons de la réalité, que l'on améliore à la marge en progressant. Les trois grandes réformes du système de retraite que nous avons fait adopter sans avoir recours à l'article 49, alinéa 3 de la Constitution, étaient réalistes et raisonnables, et elles se fondaient sur la réalité, ce qui n'est pas le cas de la vôtre.
Vous avez la volonté absurde de tout remettre à plat et de tout intégrer dans un système universel de retraite, un système énorme qui sera unique au monde. Pour reprendre ma métaphore, il n'existait jusqu'à présent que deux exemples d'un tel orgueil : l'Armée rouge et General Motors ! Désormais, il y aura donc aussi votre système, qui est absurde et qui, à un moment ou à un autre, cassera.
Monsieur le secrétaire d'État, vous faites prendre des risques considérables à nos concitoyens, alors que l'on pouvait améliorer les choses avec des mesures d'âge et des dispositions réalistes. Des évolutions étaient nécessaires, en particulier pour les femmes, mais votre volonté de tout remettre à plat et de casser ce qui marchait, même cahin-caha, comme le système des retraites complémentaires, nous la dénonçons.