Les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
Pour ce qui est du PLFSS et des régimes communs qui y renvoient, l'étatisation du système est patente. On peut la souhaiter, c'est une manière de faire – Marc Le Fur et Marie-Christine Dalloz l'ont déjà souligné – mais ne va-t-elle pas à rebours de l'évolution de notre société ? En effet, la société moderne évolue de façon différenciée : les cas très divers sont d'abord regroupés, puis font l'objet d'adaptations. Ce processus représente à mon avis un progrès. Aujourd'hui, nous sommes plutôt dans une phase d'adaptation aux cas individuels : plutôt que d'ensardiner les gens en les mettant tous dans la même boîte, on essaie d'adapter les structures à ce qu'ils sont.
C'est vrai pour les territoires – il faut respecter leur identité et les faire évoluer différemment selon leurs capacités – mais aussi pour les solutions sociales, qui doivent s'ajuster aux besoins. Des régimes de retraite avec des socles universels, mais beaucoup moins larges que celui que vous imaginez, et adaptés aux professions et à leurs degrés de pénibilité, auraient représenté la bonne voie, évitant l'étatisation et la généralisation qui sont non seulement inutiles, mais probablement contre-productives.