L'article 2 de la loi organique représente un virage historique. Vous voulez tout intégrer dans un même système ; surtout, on passe d'une forme de paritarisme à un étatisme prononcé. Le mépris des corps intermédiaires n'est jamais allé aussi loin !
Plus que de l'étatisme, je m'inquiète du mouvement vers le dogme de la règle d'or, qui caractérise vos principes de gestion et de régulation. Pour ce qui est des recettes, le Gouvernement ne veut pas toucher à la productivité ni augmenter les cotisations patronales – vous prévoyez même des exonérations non compensées. Vous ne souhaitez pas non plus augmenter les cotisations salariales, pour maintenir le pouvoir d'achat. On peut le comprendre, même si les augmentations du pouvoir d'achat concernent souvent des revenus désocialisés. Vous ne voulez pas non plus augmenter le gâteau, c'est-à-dire la part de PIB consacrée aux retraites. Enfin, il faudra un jour compenser et réguler les avancées sociales.
À partir du moment où l'on accepte la règle d'or, diminuer les dépenses de retraite ne sera possible qu'en augmentant le temps de travail des salariés. C'est cela qui me gêne : une gouvernance étatique, mais avec des règles et des dogmes de gestion inappropriés.