Vous estimez que cela n'a pas de lien, mais cela en a pour nous, madame la rapporteure, et je vais vous expliquer pourquoi.
La lutte contre le chômage permet d'augmenter le nombre de personnes qui cotisent au système de retraite et donc d'alimenter ses caisses. De même, si demain l'égalité salariale entre les hommes et les femmes était parfaitement assurée, 11 milliards d'euros supplémentaires seraient versés au système. La transition écologique et énergétique a également des conséquences sur le maintien de biens communs tels que notre système de retraite : elle induit une certaine conception du rapport au temps et à la création de richesse, une certaine conception de ce que nous jugeons collectivement essentiel.
Il n'est donc pas vrai de dire que les sujets sont distincts. Lutter contre le chômage, préserver les biens communs, favoriser la transition écologique sont une manière de penser les retraites de demain. Il est urgent de mettre fin à l'idée selon laquelle il faudra travailler plus longtemps. Il faut au contraire libérer du temps de travail et sortir du productivisme. Préserver le sens de la vie et consacrer gratuitement du temps aux autres en dehors de toute marchandisation sont le corollaire de notre conception de la création et de l'affectation des richesses.
Tel est le sens de notre amendement, qui défend une logique générale au service du bien commun et non au service de votre austérité obsessionnelle et de divers intérêts financiers.