Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du jeudi 5 mars 2020 à 9h00
Système universel de retraite — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Je m'attendais à ce que vous n'obteniez pas de réponse, chère collègue Dalloz, et je veux donc vous rassurer en parlant à la place du Gouvernement et de la rapporteure. D'une certaine manière, il faut répondre « les deux, mon général ». Rassurez-vous, ils ne toucheront pas au taux de cotisation : ils ont compris qu'il fallait rester obnubilé par la compétitivité des entreprises, oubliant que d'autres leviers permettent de la favoriser. Ils actionneront donc les deux autres leviers : l'âge – mesure que vous préconisez et que nous combattons – et les prestations définies, à savoir la diminution des pensions.

C'est cela, le « en même temps » des marcheurs, leur innovation sociale : couper en même temps le bras droit et le bras gauche, provoquant l'amputation de la protection sociale, la protection majeure des retraités d'aujourd'hui et de demain, dont le pouvoir d'achat sera diminué. J'ai cité tout à l'heure la tribune de Michaël Zemmour, que vous contestez : il affirme que les prestations définies baisseront de 300 euros par mois et que la durée de cotisation connaîtra un allongement, selon un âge d'équilibre glissant – plus l'espérance de vie augmentera, plus le départ à la retraite sera tardif, plus les robinets seront serrés, plus le malus sera dissuasif et engagera à reporter l'âge de départ.

Voilà la réponse que le Gouvernement ne peut pas faire, car elle aggraverait son impopularité et augmenterait l'opposition à ce mauvais projet. Tel est bien pourtant le scénario qu'il écrit, pour le court, le moyen et le long termes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.