Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du jeudi 5 mars 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Monsieur le secrétaire d'État, vous m'appeliez tout à l'heure à la cohérence : comme vous le voyez, la cohérence est là. Si nous sommes dans cette situation politique, c'est parce qu'il aurait été possible d'organiser la discussion en temps législatif programmé. Vous le saurez désormais, mes chers collègues : quand un texte est déposé six semaines avant le début des débats, le Gouvernement peut décider, avec le groupe majoritaire, du nombre d'heures à consacrer au débat. Vous avez souhaité passer en force. Cela s'est retourné contre vous, et je le regrette.

Je suis dans l'hémicycle depuis le début de la discussion sur le projet de loi organique. Monsieur le secrétaire d'Etat, vous savez bien dans quelles conditions le Parlement a dû débattre : alors que la conférence de financement n'est pas terminée, alors que les partenaires sociaux, y compris la CFDT, considèrent que le compte n'y est pas, alors que, bien que les rapporteurs se soient échinés à nous expliquer que la valeur du point était garantie – je fais référence à la discussion que j'ai eue hier soir avec Mme Motin au sujet de courbes parallèles, qui ne le seront pas vraiment, sur l'acquisition et sur la revalorisation du point – , de nombreuses questions sont restées en suspens. C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité que nous puissions nous exprimer par un vote.

Ma deuxième remarque répond à celle de Thierry Benoit. Il y a ici des hommes et des femmes issus de la gauche et, même si je n'ai pas oublié la réforme Touraine, l'un des principaux obstacles à votre réforme réside dans le fait que les carrières ascendantes seront plus favorisées que les carrières étales, ce que démontrent les pages 206 à 212 de l'étude d'impact, que j'ai parfaitement mémorisées. Et vous verrez que, même si l'on ne revient pas sur les dispositions du texte, comme l'a dit Thierry Benoit, il faudra y apporter des corrections.

Quoi qu'il en soit, le chantier continue : il va se poursuivre au Sénat et, quand nous nous reverrons, nous devrons faire preuve d'une exigence forte sur la revalorisation du point et sur le rôle du Parlement dans le pilotage du système universel de retraite. Car, dans le même temps, les partenaires sociaux devront trouver les 12 milliards d'euros manquants. Nous verrons comment cela se passera, mais ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut-être pas demain. Alors, mes chers collègues, revenons nombreux et mobilisés pour le match retour, si je peux m'exprimer ainsi. À titre personnel, je m'abstiendrai sur le projet de loi organique par souci de cohérence.

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