Dans cette affaire, il ne s'agit pas seulement de faire travailler ensemble des acteurs français du continuum. Il s'agit aussi d'éviter les doublons ou les hiatus entre les programmes français et ceux que conduisent les autres acteurs internationaux. Si vous me passez la comparaison, on pourrait dire qu'il y a beaucoup de soignants autour du malade, mais que pour traiter celui-ci, encore faut-il que l'équipe soignante parte du même diagnostic et suive le même protocole.
Cela vaut en premier lieu pour les bailleurs de fonds. Tel est l'objet de « l'Alliance pour le Sahel » lancée à l'initiative conjointe des Français et des Allemands. Il s'agit d'un mécanisme de coopération des bailleurs de fonds, qui rassemble douze grands bailleurs, et apporte son label à plusieurs centaines de projets et se concentre sur six champs d'investissements prioritaires, dont le choix est clairement inspiré par la logique du continuum, puisqu'il va de l'agriculture à la sécurité intérieure. Tout l'enjeu, en la matière, tient à éviter que la dynamique de coordination ne s'étiole, qu'avec le temps, la routine administrative ne conduise les acteurs à agir de nouveau en silo. Il y a là pour la diplomatie française un effort de plaidoyer politique à mener.