C'est là un enjeu de coordination entre bailleurs ; le même enjeu est à l'oeuvre aussi entre les forces militaires elles-mêmes. Au Mali, l'opération Barkhane n'est pas seule : outre les armées nationales, il y a aussi la force conjointe du G5 Sahel, les 12 000 casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et quelques centaines d'Européens de la mission de formation EUTM Mali. Chaque force a son propre mandat et sa propre posture, et nous avons pu constater lors de notre déplacement qu'il y a même parfois des interprétations différentes du mandat et des postures d'après les nationalités en présence.
Tout l'enjeu consiste donc à ce que les forces internationales, si j'ose dire, marchent dans le même sens. Bien entendu, on ne fera pas d'EUTM Mali autre chose qu'une mission de formation, et on ne fera jamais des casques bleus une force antiterroriste : à chacun son coeur de mission. Néanmoins, les efforts internationaux gagneraient à ce que l'EUTM Mali s'adapte davantage aux besoins d'accompagnement sur le terrain des militaires maliens qu'elle entraîne, et à ce que la MINUSMA adopte une posture plus dynamique. Ce sont là les grands enjeux du renouvellement de leurs mandats respectifs. Pour la MINUSMA, la prochaine échéance est le mois de juin, et les discussions à New York ne s'annoncent pas simples. Là encore, la diplomatie française a un rôle de plaidoyer qui est crucial.