Alors, nous dira-t-on, l'AFD est tenue par des règles de procédure découlant de son statut d'établissement financier et ne peut pas toujours décaisser ses fonds dans des délais compatibles avec le rythme des opérations militaires. C'est en partie vrai, sous deux réserves cependant. D'une part, la comitologie que nous avons décrite doit justement permettre à l'AFD d'anticiper ses opérations pour faire en sorte que ses projets soient déjà assez mûrs quand les militaires finissent une opération. D'autre part, l'Agence a créé des instruments financiers à décaissement rapide : c'est le fonds « paix et résilience », communément appelé Minka. Ainsi, contrairement à ce que l'on peut parfois entendre sur le terrain, il n'est pas toujours impossible de faire appel aux crédits de l'AFD pour financer des opérations nécessaires à la stabilisation d'une zone très rapidement après les opérations militaires. S'il s'avérait que ces mécanismes financiers n'étaient utilisés autant qu'il est possible, cela ne ferait que mettre en lumière la nécessité impérieuse que l'ensemble des membres de l'« équipe France" » se connaissent mieux encore.