Il y a vingt ans, on ne faisait pas forcément le lien entre développement et sécurité. C'est une notion qui s'est imposée d'elle-même, à la faveur des opérations conduites en Afghanistan, en Irak et dans d'autres pays. Pourquoi, sauf erreur de ma part, votre rapport ne fait-il pas fait référence également au travail que fait l'Union européenne, au titre de l'aide au développement et de la politique de voisinage ? J'entends par là le voisinage oriental de l'Europe, mais également son voisinage méditerranéen, puisque, comme vous le savez, 13 milliards d'euros sont mobilisés pour nourrir notre partenariat avec des pays comme la Jordanie, la Tunisie et le Maroc. Vous avez peut-être pensé que ce n'était pas forcément utile, et pourtant, ces pays ont exactement les mêmes problématiques que celles que vous avez mentionnées. Les rapports de l'Union européenne sur ces partenariats parlent de coordination, d'action globale sur le développement économique et social, de cibles à atteindre, de justice et des moyens d'améliorer le fonctionnement de la justice de certains pays. je vois donc un lien entre votre objet d'investigation et l'action de l'Union puisque, comme vous l'avez rappelé à juste titre, nous ne pourrons être efficaces que s'il y a de la coordination entre tous les bailleurs. L'Union européenne travaille avec l'AFD ainsi qu'avec des ONG et leur action a une répercussion énorme sur notre sécurité ‒ je pense, par exemple, à un camp de réfugiés syriens que l'Union soutient en Jordanie.
Le continuum constitue un travail important pour stabiliser les États et mieux assurer notre sécurité collective. Pensez-vous que les outils d'évaluation soient suffisants ?