Les scouts, les rabbins, les curés, les imams, les maires communistes ont entraîné des milliers d'enfants sur les sommets, les rivages et dans les campagnes, leur apprenant la débrouille, le risque, l'effort, la joie d'être ensemble. Puis, on a laissé choir cet outil de sociabilisation joyeuse, à coups de mises aux normes et avec les problèmes de financement. Personne n'a pris en considération l'alarme des encadrants et des associations. On découvre aujourd'hui que les enfants ne peuvent pas se contenter d'un paillasson pour jardin, ni d'une tablette pour loisir, et que c'est peut-être l'une des causes de leurs dysfonctionnements. Inversement, se frotter à la nature garantit une meilleure santé mentale et prévient l'obésité voire la délinquance. Partir en « colo », c'est aussi pouvoir parler de questions intimes, que l'on n'aborde jamais à la maison – la sexualité, la pornographie sur internet, le harcèlement. C'est une pause dans le piège des réseaux sociaux. Bref, la « colo », c'est très rentable.
Les enfants de l'aide sociale à l'enfance, qui sont aujourd'hui les moins concernés par les départs en vacances, sont-ils associés à ce mouvement de réengagement dans les colonies de vacances ?