Messieurs, c'est l'ancien « trésoriste » concerné par le régime de change flexible qui s'interroge. En effet, d'anciennes lectures estudiantines me sont revenues à l'esprit. Ce sont des lectures de théorie économique bien connues de ceux qui s'inquiètent de l'impact du régime de change flexible sur les politiques budgétaires, régime qui va de facto contraindre les pays concernés. Il s'agit des théories de MM. Robert A. Mundell et John M. Fleming. Leurs travaux ont démontré qu'en situation de change flexible, les politiques budgétaires présentaient un effet nul. Ce phénomène est appelé l'éviction complète. Autrement dit, toute dépense publique conduit à une perte de compétitivité et à une contraction des échanges entre les pays intégrés dans des zones et les partenaires mondiaux. C'est pourquoi je souhaiterais en savoir davantage sur les perspectives du passage à l'eco dans un régime de change qui sera flexible à terme, puisqu'il ne sera plus ancré à l'euro, comme le prévoit le projet actuel.
Par ailleurs, croyez-vous que les États concernés par l'eco soient en mesure d'impacter cette flexibilité de change, étant donné qu'une contraction probable des échanges peut être néfaste à leur économie et les contraindre à revoir leur politique ?
Enfin, si l'objectif politiquement souhaitable est d'assurer une réelle souveraineté monétaire à la zone eco, pensez-vous que ces probables changements dans la politique budgétaire puissent avoir un impact défavorable pour le commerce international ?