Merci de nous accueillir, Monsieur le Président. Je vous propose, dans le temps qui m'est imparti, de vous faire un panorama sur ce que sont les agricultures urbaines aujourd'hui. Au sens international, il s'agit d'une agriculture dans les villes ou périurbaines. On peut distinguer, schématiquement, cinq grands types d'agriculture urbaine : dans les zones périurbaines, d'abord, des fermes maraîchères et d'autres fondées sur d'autres types de production ; dans les zones urbaines, le jardinage associatif, qui n'est pas professionnel, mais aussi des micro-fermes urbaines reposant sur des systèmes très variés – en plein sol, sur les toits, sur les murs, par exemple – ou des formes d'agriculture urbaine plus technologiques, tel que l' « indoor farming », que M. Cointet évoquera tout à l'heure.
Ces agricultures servent à l'approvisionnement des villes mais ont aussi des fonctions très importantes d'éducation et de reconnexion des urbains à la manière dont leur alimentation est produite. Je pense à une association dont j'apprécie beaucoup le travail, Veni Verdi, qui a une vocation d'éducation des élèves. Bien entendu, ce n'est pas de l'agriculture au sens où on l'entend dans les territoires ruraux et périurbains, mais cela permet à des générations qui connaissent peu l'agriculture de se reconnecter aux cycles vivants, végétaux et animaux. Les projets plus technologiques, de type Infarm France, ont une visée plus classiquement économique. Il faut néanmoins noter que l'agriculture urbaine se caractérise par la multifonctionnalité de projets qui ont, le plus souvent, des fonctions de production, de formation et d'éducation. Ces fonctions sont essentielles pour reconnecter les territoires aux villes. Certes, ce n'est pas parce qu'on cultive trois tomates que l'on connaît le métier de maraîcher : mais, pour une partie de la population, il faut en passer par là.