L'entreprise Infarm a été fondée en 2013 en Allemagne, mais elle est avant tout européenne. Elle a grandi grâce à des fonds européens. Infarm née du simple constat qu'il est difficile, en ville, de se procurer des produits frais : les tomates sont toutes les mêmes, les plantes aromatiques proviennent des mêmes producteurs, souvent géographiquement très lointains. Quelque chose a été cassé dans notre agriculture, quelque chose qui tient au lien entre producteurs et consommateurs. Or, de nouvelles technologies, des méthodes agricoles innovantes existent. Grâce à ces nouvelles technologies et à beaucoup de recherche et développement (R&D), nous avons pu développer une nouvelle approche de cette question. Infarm est un concept assez simple : nous créons de grands placards dans lesquels nous cultivons des plantes au moyen de l'hydroponie et grâce à des éclairages par des LED dont la lumière reproduit le soleil.
Vous l'avez dit, Monsieur le Président, nous nous sommes installés dans 300 supermarchés, appartenant aux enseignes Métro, Intermarché, Leclerc et Casino. Ces dispositifs ont également été installés chez des restaurateurs. Les produits poussent ainsi devant le consommateur, en toute transparence. Le but est nutritionnel, mais aussi pédagogique. Les plantes sont commercialisées, avec leurs racines. Notre but est de permettre aux consommateurs de retrouver le goût, la biodiversité. En France, on ne consomme que trois ou quatre aromatiques alors qu'il y en a des centaines. Nous proposons des variétés qu'on ne connaît plus, une soixantaine au total. Notre objectif, c'est de nourrir des villes entières, en créant des fermes à plus grande échelle, en complément, dans les banlieues.
Infarm est aussi porteur d'un engagement environnemental : l'hydroponie utilise moins d'eau, nous n'utilisons aucun pesticide et l'impact carbone est évidemment bien moindre, puisque la plupart des volumes vendus en supermarché viennent de loin et sont suremballés. Notre consommation énergétique est électrique et nous avons la chance – même si nous en connaissons les risques – de disposer encore en France d'une énergie électrique décarbonée.