Intervention de Christine Aubry

Réunion du mercredi 26 février 2020 à 10h00
Commission des affaires économiques

Christine Aubry, chercheure en agronomie à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) :

Pourquoi le choix du maraîchage ? Parce que c'est le plus simple à mettre en oeuvre, même s'il existe également des circuits courts pour les élevages. Aujourd'hui nous ne sommes plus confrontés à une question d'aménagement du territoire, ce qu'il nous faut, c'est retrouver une diversité de production en France, diversité de production qui existait autrefois. Pour illustrer mon propos, je parlerai de la ville d'Annecy. Il existe une zone agricole dans la ville consacrée à la fabrique du reblochon. Cependant, aujourd'hui, les habitants souhaitent qu'il n'y ait pas que des terres de pâture dans la ville, mais également des terres consacrées à la production de légumes, de fruits, etc… Cela illustre bien la demande actuelle : avoir une diversité de production dans tous les territoires. La relocalisation des productions et leur diversification sur l'ensemble les territoires demeurent une véritable question d'avenir.

La seconde partie de votre question est également très intéressante. Le risque de « boboïsation » est réel mais il existe, cependant, également une forte mobilisation dans les quartiers prioritaires de la ville pour installer des formes d'agriculture urbaine. Cette forte mobilisation est encouragée par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Cela répond à une forte demande car les quartiers prioritaires sont les plus touchés en termes de malnutrition et d'obésité.

Pour apporter des solutions, il faut, à la fois, comprendre et former.

Une chaire, « Agricultures urbaines, services écosystémiques et alimentation des villes », a été créée par la fondation AgroParisTech. Il s'agit d'une chaire partenariale qui comprend, des bailleurs, des élus, et des chercheurs. Ses recherches portent notamment sur les interactions entre agriculture urbaine et précarité sociale, et en particulier sur la manière dont l'agriculture urbaine peut être une réponse la précarité sociale. Il existe des travaux sur les jardins urbains, les jardins nourriciers.

Former des personnes dans les quartiers prioritaires à ces nouveaux métiers pour une alimentation de qualité et une agriculture urbaine peut permettre de ramener à l'emploi des personnes qui en était resté éloignées. Cela doit être l'une des priorités à mettre en oeuvre dans les années qui viennent.

Nous observons également une remise à l'honneur de glanage, de la récupération de produits mal vendables car abîmés mais sains et bons. Il nous faut également repenser l'organisation de ces formes de glanage.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.