Le moment que traverse notre Nation est grave, autant qu'inédit. Au nom du groupe La France insoumise, je veux formuler un hommage appuyé aux soignants et à toutes les forces républicaines placées en première ligne de la lutte contre le virus. Nous adressons nos pensées les plus solidaires aux Françaises et Français touchés par cette épidémie historique. Nous vous assurons, monsieur le Premier ministre, de notre disponibilité totale et du strict respect des consignes dictées par les autorités sanitaires.
Toutefois, il ne peut y avoir d'unité du pays sans confiance dans votre action. Or, vous avez affirmé, lors de votre entretien au journal télévisé de France 2, que vous aviez consulté les formations politiques quant au maintien du premier tour des élections municipales. Vous le savez comme moi : nous n'avons pas été consultés sur ce point.
Vous avez admis par ailleurs que l'ancienne ministre des solidarités et de la santé, Mme Agnès Buzyn, vous avait alerté dès janvier sur la catastrophe à venir. Pourquoi ne pas nous en avoir informés ? Pourquoi n'avez-vous pas adopté dès alors les mesures nécessaires ? Si, comme elle le dit, vous saviez, pourquoi sommes-nous en retard dans la production de masques, de gants de protection et de gel hydroalcoolique, indispensables à la protection des soignants et des salariés, et qui manquent cruellement ? Pourquoi ne disposons-nous pas de tests en nombre suffisant pour organiser un dépistage généralisé, afin de permettre une prise en charge plus rapide et plus efficace, comme le préconise l'Organisation mondiale de la santé ?
La transparence que vous devez aux Français et à la représentation nationale doit être totale ; nous demandons la création d'un comité parlementaire de suivi permanent, afin de contrôler votre action dans l'intérêt de toutes et tous, dans la lutte qui doit aujourd'hui nous unir. Plus que jamais, le contrôle démocratique du Gouvernement importe et doit s'imposer, car une confiance méfiante est impossible.