Monsieur le Premier ministre, la catastrophe sanitaire que connaît notre pays – avec l'épidémie de coronavirus et les mesures de confinement auxquelles elle a donné lieu – a plongé en quelques heures la France dans une crise économique majeure. Nous avons déjà connu de telles crises. Celle de 2008 avait fait chuter le PIB de deux points et demi et exigé de l'État un effort de 45 milliards d'euros. Mais la crise actuelle est particulièrement violente : elle touche toutes les entreprises, toutes les activités, tous les territoires, tous les Français.
L'inquiétude est à son comble : Bpifrance, la banque publique d'investissement, a enregistré en quatre jours 12 000 demandes d'intervention, dont la moitié concerne des TPE – très petites entreprises. L'urgence est de préserver l'emploi et d'éviter les faillites. Il faut aller vite et taper juste. C'est pourquoi les élus du groupe Les Républicains approuvent les mesures du Gouvernement visant à prévenir les difficultés de trésorerie et à compenser les pertes d'exploitation. Éric Woerth avait déposé, il y a peu, une proposition de loi en ce sens.
Les questions affluent à nos permanences : comment accéder au chômage partiel quand les entreprises ont suspendu leur activité pour protéger leur personnel et leurs clients ? Certaines n'y ont pas droit. N'est-il pas légitime d'accéder au fonds de solidarité même si l'on n'atteint pas exactement le seuil de 70 % de baisse de chiffre d'affaires ? Comment sécuriser les baux commerciaux si les loyers ne sont pas versés ? Comment se relèvera-t-on lorsqu'il faudra payer les charges différées et rembourser les prêts ? Tant de questions et d'angoisses exprimées, qui appellent des réponses et sans doute des ajustements par amendement.
Pour n'oublier personne, pour que cette pandémie ne se double pas d'un effondrement économique, pour pouvoir répondre au mieux à toutes ces questions, êtes-vous prêt, monsieur le Premier ministre, à étudier avec les députés du groupe Les Républicains les évolutions qui seraient nécessaires ?