Monsieur le ministre de l'économie et des finances, depuis le début de la crise, votre ministère est pleinement mobilisé et le groupe UDI-Agir tient à saluer le travail accompli par vos services, dans un contexte sanitaire totalement inédit depuis un siècle.
Grâce à un plan d'urgence sans précédent, vous agissez pour soutenir et protéger nos entreprises, éviter leur faillite et préserver l'emploi. Pourtant ces dispositifs, que nous soutiendrons lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative, comportent des incohérences qui aboutissent à léser une partie des acteurs de notre tissu économique : les travailleurs indépendants, les commerçants et les artisans.
En effet, bien qu'il soit naturel que les grandes surfaces puissent approvisionner les Français en produits alimentaires et de première nécessité, nous pouvons nous interroger sur la pertinence d'autres marchandises, moins indispensables, comme les vêtements, les fleurs, le matériel de bricolage et les produits de loisir. Les petits commerces proposant ce type de produits sont d'ailleurs contraints à la fermeture. C'est un fait : les grandes surfaces profitent – involontairement peut-être, mais bien directement – des pics d'affluence entraînés par la crise sanitaire pour renforcer leur profit, alors que d'autres se meurent. Dans tous les territoires, nous sommes alertés par les travailleurs indépendants et les commerçants, qui assistent, impuissants, à ce constat. Ils redoutent, à raison, de ne pouvoir survivre économiquement à cette crise. Quelles mesures pouvez-vous nous proposer pour éviter la poursuite de la distorsion de concurrence ?
Nous souhaitons également vous alerter sur la nécessité de contrôler les prix qui s'envolent, notamment à Rungis : quelles mesures spécifiquement adaptées au statut de ces travailleurs privés de revenus comptez-vous instaurer ?