Chacun doit méditer les propos du ministre affirmant que si l'obligation de moyens peut être raillée, leur présence est toujours préférable. Cette logique nous a toujours animés, je ne vous en fais pas le grief, monsieur le ministre. Je vous suis même reconnaissant des explications que vous venez de donner sur les conditions dans lesquelles la décision de maintenir le premier tour des élections municipales a été prise samedi. Cela nous apprend à tous qu'être un expert ne signifie pas être infaillible. La vérité, nous en avons souvent parlé dans cet hémicycle, n'est à la portée de personne, sinon à celle du débat. L'expert donne son avis, puis vient la terrible incertitude de la décision humaine, d'où le besoin de la démocratie.
L'amendement vise à ce que les employeurs soient obligés de fournir les masques protégeant les travailleurs devant se rendre sur leur lieu de travail. On nous répondra qu'il n'y a pas de masques. Retour à la case ministre : c'est bien quand les moyens sont là ! Pourquoi sont-ils absents ? En 2015, le Premier ministre de l'époque a décidé que les stocks de masques FFP2 ne seraient plus alimentés que par les employeurs, à l'exception de ceux des masques chirurgicaux qui resteraient de la responsabilité de la puissance publique. Une décision a été prise : cette situation de pénurie n'est pas le fruit du hasard.
Voilà pour la décision politique. Pour la décision actionnariale, reportons-nous à la fermeture par Honeywell de l'usine de Plaintel, la production de masques ayant été délocalisée en Tunisie après cinq plans de licenciements. J'invite mes camarades et amis tunisiens à réquisitionner et nationaliser cette entreprise aussi rapidement que possible pour faire face à l'épidémie.
Monsieur le ministre, les mesures de planification de la production doivent être connues. Nous avons besoin de tests, l'OMS ne l'a pas dit pour rien, et je suis sûr que vous en êtes d'accord.
Nous avons besoin de millions et de millions de masques et de tests pour les Français, mais également pour l'immense communauté francophone vis-à-vis de laquelle nous avons des devoirs. Nous ne pourrons pas toujours envoyer Cuba et la Chine faire le travail à notre place.