Si j'ai employé le verbe « inviter », c'est parce qu'il existe dans d'autres textes de loi. En outre, il est conforme aux termes employés par le ministre de l'intérieur.
Permettez-moi de vous faire part du témoignage d'une représentante du syndicat Unité-SGP Police FO : elle expliquait hier dans la presse que malheureusement, une partie des habitants de certains quartiers ne prennent pas la mesure de la situation, alors qu'il y va de la santé de leurs proches. Chaque jour, les policiers sont confrontés à des refus de confinement par des bandes habituées à agresser les forces de l'ordre, au maintien du trafic de stupéfiants, à la hausse des activités crapuleuses sur la voie publique ou, tout simplement, au rejet de l'autorité de l'État. On a constaté plusieurs guet-apens. Des voitures ont été mises à feu, des commerces dévalisés ; chaque fois, les pompiers et les policiers qui interviennent sont agressés.
Mon amendement ne vise qu'à inviter les maires à utiliser la panoplie des outils dont ils disposent – y compris l'instauration d'un couvre-feu – en matière de maintien de l'ordre. En votant l'amendement, nous enverrions un signal aux forces de l'ordre, qui sont en première ligne et que nous soulagerions pendant les heures de couvre-feu, lesquelles varient selon les communes. À Béziers, le couvre-feu commence à 22 heures et s'achève à 5 heures, mais il semble qu'il dure de 20 heures à 6 heures à Perpignan. Montpellier et Nice étudient des dispositions similaires. Peut-être existe-t-il, dans ces villes du Sud des circonstances, qui imposent cette mesure, mais nous enverrions un signal fort en l'inscrivant dans le projet de loi. Nous valoriserions ainsi le mérite des forces de l'ordre et le respect qui leur est dû.