Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du samedi 21 mars 2020 à 15h00
Urgence face à l'épidémie de covid-19 — Article 5 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Le débat est important. Madame Dubost, on ne négocie pas, au Parlement : on discute et ce n'est pas une perte de temps. Votre manière de considérer le débat est inquiétante. Je vous renvoie à ce que je disais au début de cette séance : si nous parlons de trente jours, ou au moins douze jours, c'est précisément parce que nous voulons jouer notre rôle.

Alors que nous sommes réunis ici, le ministre Véran a pris la parole pour dire que nous devions désormais fabriquer des masques et systématiser les tests. C'est strictement l'inverse de ce qu'il répondait ici il y a 48 heures à notre groupe, qui exprimait le souhait que les tests et le port des masques soient généralisés. Quarante-huit heures ! Pendant des semaines, vous avez communiqué sur le thème que les masques ne servaient à rien et que les Français ne savaient pas s'en servir, et voilà que vous dites l'inverse aujourd'hui, si j'ai bien compris le ministre lors de sa conférence de presse. C'est bien la preuve que vous ne maîtrisez pas complètement la situation.

Cet exemple devrait vous convaincre de l'utilité de la contribution des divers groupes parlementaires à l'intérêt général. Nous vous faisons confiance dans une certaine mesure, nous ne sommes pas dans la vaine controverse, nous ne négocions pas, au sens péjoratif de ce terme : nous discutons et nous essayons d'améliorer le texte. Je remercie d'ailleurs le ministre de l'avoir compris et souligné.

Nous pensons que le champ des restrictions des libertés publiques est beaucoup trop large, sans que la situation le justifie, en dépit de la manière dont vous posez les termes du débat. C'est fondamental du point de vue de la confiance, parce que celle-ci suppose que nos citoyens aient une conscience claire des enjeux, qu'aucune controverse absurde ne fasse obstacle à une discipline qui est d'abord un consentement des gens. Vous nous dites : « laissez-nous faire, on s'occupe de tout ». Pardon mais ce n'est pas ainsi que nous concevons notre rôle. C'est la raison pour laquelle nous demandons le retrait de cet amendement.

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