Une fois n'est pas coutume, j'irai dans le sens de mes collègues.
Cet amendement arrive en séance sans avoir été discuté en commission. De toute évidence, il ne répond qu'à une volonté de communication que je juge extrêmement superficielle de la part du Gouvernement, qui prolonge en cela une faiblesse dont il fait preuve depuis le début de la crise : il surréagit en pensant qu'il suffira de passer au 20 heures pour régler les problèmes.
Pour que les gens comprennent, il faut être clair et cohérent. L'amendement est peut-être clair en ce qui concerne le montant de l'amende, mais il est incohérent par sa disproportion.
Vouloir être dissuasif laisse de côté les raisons pour lesquelles les personnes concernées commettent l'infraction, qui peuvent être légitimes, même si elles ne le sont pas toujours. C'est le contraire de ce qu'il faudrait faire : comprendre pourquoi certains se mettent, et mettent les autres, en danger.
Cette mesure est disproportionnée et contre-productive d'un point de vue pédagogique. De plus, elle favorisera certains biais, car l'on constate déjà que certaines catégories de la population sont plus contrôlées que d'autres, et donc, à infraction égale, plus verbalisées.