Monsieur Peu, je comprends votre intention. S'il faut assurer la continuité de la vie économique et de la vie quotidienne des Français, il est clair que nous n'allons pas travailler comme avant, dans les semaines qui viennent, ni au même rythme, dans toutes les activités, toutes les entreprises, ou même dans une partie d'entre elles. Ne pas le dire serait manquer de bon sens.
Nous avons longuement étudié la possibilité d'établir une distinction entre les secteurs stratégiques importants et les autres. En fait, ce serait extrêmement difficile.
Premier exemple : pour que les Français puissent s'alimenter dans les semaines qui viennent, il faut que l'agriculture, l'agroalimentaire, la logistique et la distribution fonctionnent ; que le chauffeur livreur puisse fasse réparer son camion s'il rencontre un problème, et ainsi de suite. Pour que le lait de la vache soit placé dans la brique de lait, et qu'on puisse l'acheter, il faut une vingtaine de métiers et de secteurs.
Le ministre de la santé a donné ce matin un autre exemple, concernant les médicaments : il faut des ouvriers pour les produire, mais aussi ceux d'autres entreprises pour les cartons d'emballage, des conducteurs de camions frigorifiques, de l'électricité. Je pourrais multiplier les exemples à l'infini.