Dans une situation de crise telle que celle-ci, il y a bien sûr les entreprises dont on comprend, par leur organisation traditionnelle, qu'elles dépendent d'un secteur stratégique – vous avez évoqué de nombreux exemples, madame la ministre. Il y a aussi toutes celles qui n'en dépendent pas habituellement mais qui pourraient en dépendre parce qu'elles ont modifié leur système productif. Je pense à cet élan de solidarité qu'on a observé dans ma circonscription – qui se trouve en première ligne – qui s'est bâtie historiquement sur l'industrie textile et a souffert de l'effondrement de ce secteur. S'il y a bien une filière qui ne semble pas essentielle, c'est celle-là. Et pourtant ! Dans ma circonscription, une entreprise s'est adaptée pour être en mesure de fabriquer des masques à partir de sa matière première, une autre a fait en sorte de pouvoir découper et assembler cette matière première. Aujourd'hui, des entreprises locales qui se connaissent, qui ont l'habitude de travailler ensemble, non pas sur des projets sanitaires mais textiles, ont commencé à créer rapidement une filière d'approvisionnement de nos hôpitaux en masques. Il faut absolument soutenir cette réactivité, ce dynamisme de notre tissu industriel qui peut s'adapter aisément.