La continuité territoriale, y compris intérieure, est en effet extrêmement importante dans certains territoires étendus, parce qu'ils comptent des archipels ou parce qu'ils sont vastes – la Guyane, à quelques kilomètres carré près, a la même superficie que le Portugal. Ceux qui travaillent sur les questions liées à l'outre-mer, en métropole, n'en ont pas toujours conscience.
C'est pourquoi, depuis ma prise de responsabilité, j'ai beaucoup insisté sur la notion de « réflexe outre-mer » : lorsque l'on pense un outil, une loi, il faut immédiatement penser aux particularités des territoires ultramarins – certains pourraient considérer qu'il faudrait parler de « territoires isolés », la métropole en connaissant aussi avec les territoires ruraux ou de montagne. Il s'agit d'ailleurs d'une donnée européenne importante. Si je parle de l'Europe c'est qu'il existe aussi des avancées en la matière. Nous avons ainsi évoqué avec le Président Juncker les fonds européens consacrés à cette mobilité.
Vous savez que le défi de la mobilité intérieure dans nos territoires d'outre-mer est important à relever compte tenu des besoins financiers. Nous débattrons à nouveau de ces sujets dans le cadre de la loi EROM, mais, aussi, lors des Assises de l'outre-mer et de celles de la mobilité organisées par la ministre chargée des transports.
Je tiens à le répéter ici : nous devons co-construire cette mobilité intérieure. Si, comme en Guyane ou en Polynésie, compte tenu des distances, elle passe essentiellement par les déplacements aériens, nous devrons trouver des réponses collectives, car, comme vous l'avez dit, elle a un coût. Vous avez ainsi évoqué l'installation des bureaux de vote à Nouméa pour répondre au souhait, que nous partageons tous, d'une participation aussi importante que possible au référendum de 2018 sur l'autodétermination.
Nous reparlerons de cette question dans le cadre des Assises, et j'espère que nous serons alors en mesure de vous apporter les réponses attendues.