Madame la ministre, l'État a décidé de se désengager de la société immobilière de Kourou, la SIMKO, dont il est actuellement l'actionnaire majoritaire par le biais du centre national d'études spatiales, le CNES, en vendant ses parts, au rabais, à la Société nationale immobilière qui, en devenant également actionnaire majoritaire de la SIMKO, prendra le contrôle de la politique du logement social en Guyane.
Mille euros : c'est la somme dérisoire que la SNI s'apprête effectivement à verser à l'État pour chacun des 6 000 logements que compte actuellement le parc géré par la SIMKO.
Madame la ministre, vous le savez, les salariés tout comme l'ensemble de la classe politique de Guyane s'opposent à cette cession mettant dans les mains d'un opérateur privé les clés de la politique du logement social en Guyane tout en éloignant encore et toujours plus le centre décisionnel, qui se situera désormais à Paris, loin des réalités de notre territoire.
Pour rappel, la SIMKO est jusqu'ici gérée à égalité par la municipalité de Kourou et le CNES, au plus près des besoins du territoire. Pourtant, la collectivité territoriale de Guyane et la municipalité de Kourou ont souhaité s'allier afin de détenir la majorité du capital en acquérant les 3 % nécessaires pour devenir les actionnaires majoritaires. Cette demande, qui va dans le sens de l'intérêt des Guyanais, est pour l'instant restée lettre morte.
Toutefois, à la lecture de la notification récemment publiée par l'autorité de la concurrence, il semblerait que les 6 000 logements de la SIMKO n'apparaissent plus aux côtés des parcs des cinq autres sociétés immobilières d'outre-mer – SIDOM – concernées par le projet de transaction. Aussi doit-on en déduire que les demandes des Guyanais auraient été entendues et qu'une solution pourrait être trouvée, à l'image de ce qui a été fait pour la société immobilière de Nouvelle-Calédonie. Madame la ministre, je vous en remercie.