Je souhaite dire à Mme Bello qu'elle a bien compris : pour rendre recevable cet amendement, il fallait absolument en passer par cet artifice ; je n'avais pas d'autre choix.
Madame la ministre, j'ai vécu des cyclones soufflant à 250 kilomètres heure ; nous avons sauvé notre vie en nous réfugiant sous un lit. Or, pendant près d'un an et demi, faute d'argent, nous n'avons pas pu mettre des feuilles de tôle sur la maison : nous sommes restés un an et demi à deux ans avec ce que l'on appelle un « ciré » en créole, c'est-à-dire une couverture précaire. Nous nous levions, nous dormions, nous nous couchions avec l'humidité et l'eau qui nous tombait sur la tête.
Je ne sais pas comment feront les habitants de Saint-Martin pendant un an ou deux, en attendant que les travaux de réparation soient terminés. Nous avons connu un cyclone en Martinique : il a fallu attendre quatre à cinq ans pour que les personnes puissent bénéficier d'une aide ! Je vous demande donc de bien vouloir y réfléchir.
Peut-être pourrait-on imaginer une sorte de véhicule ambulant se rendant partout pour monter les dossiers ? Pour obtenir une aide, en effet, il faut absolument avoir toutes les approbations car il y a un cofinancement avec la participation des collectivités locales. Une contribution est demandée aux familles car la loi, en dépit des amendements que nous avons proposés, interdit de financer à 100 %.
Cela prend donc deux ans pour monter un dossier et obtenir les financements, et, pendant deux ans, les gens vivent sous l'eau. C'est pour cela que je vous demande de mettre les sommes en adéquation avec les réalités. Apportez un concours à Saint-Martin. Ce n'est ni christique, ni agir en Père Noël ! Redonnez de la dignité immédiate aux gens ! J'ai évoqué une somme de 500 millions : accordez-en 100, de quelque fonds que cela provienne, mais faites un geste ! Prenez un engagement ! Vous ne pouvez pas vous contenter de dire : « Les Saint-Martinois n'ont qu'à se démerder ! », même si Saint-Barthélemy vous a dit : « On se démerde ! »