Le maintien du premier tour des élections municipales alors que la situation sanitaire du pays s'aggravait et que vous saviez que le second tour ne pourrait avoir lieu interroge. Cette décision, fondée sur un avis du conseil scientifique, a des conséquences importantes.
Tout d'abord, dans les villes où des listes ont été élues dès le premier tour, les conseils municipaux d'installation ne pourront se tenir avant plusieurs semaines.
En outre, certains candidats du premier tour n'ont pas recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés en raison du discours anxiogène du Premier ministre la veille du scrutin et de l'abstention massive qu'il a entraînée, de nombreux Français ayant préféré rester chez eux. Cette situation exceptionnelle justifierait d'ailleurs que l'on abaisse le seuil de remboursement des frais de campagne à 3 % des suffrages exprimés.
Enfin, les candidats qualifiés pour le second tour ne savent pas s'il aura lieu dans quelques semaines ou dans quelques mois. Dans ce dernier cas, il sera nécessaire d'organiser entièrement de nouvelles élections, dont personne ne connaît les modalités, sans parler des répercussions d'une telle mesure sur le fonctionnement des intercommunalités.
Cette situation est révélatrice : le Gouvernement est totalement dépassé et ne sait pas anticiper les décisions qu'il doit prendre. Vous êtes responsables des difficultés auxquelles nous sommes aujourd'hui confrontés. De nombreux élus, de nombreux Français n'ont pas compris le choix que vous avez fait de maintenir le premier tour des élections municipales.