Il est tard, mais je pense que c'est justement parce que nous avons pris le temps qu'il fallait pour voter l'état d'urgence. Ce n'est pas là un paradoxe : dimanche dernier, nous n'avions aucune idée de la semaine qui nous attendait, ni des conditions dans lesquelles nous serions appelés à nous réunir et à voter. Tout a été organisé en sept jours avec le concours actif du Gouvernement, que je tiens à saluer, et parce que toutes les forces politiques, ainsi que le personnel de l'Assemblée nationale, se sont mobilisés en un moment historique à bien des égards.
Même s'il n'est pas encore tout à fait achevé – un projet de loi organique nous attend, juste après ces explications de vote – , je crois que les Français peuvent être fiers du travail réalisé. Je ne reviens pas ici sur le projet de loi de finances rectificative, mais le texte dont nous achevons l'examen a constamment cherché les bons équilibres – le bon équilibre entre la nécessité de donner au Gouvernement les moyens d'agir dans une crise totalement inédite et le respect des libertés publiques, le bon équilibre entre la volonté de rendre la crise la moins brutale et la moins violente possible pour le système productif et le respect des droits sociaux, quoi que puissent laisser penser les propos que je viens d'entendre.
N'oublions pas que les dispositions que nous allons voter ce soir sont provisoires, et nous souhaitons tous ardemment que le provisoire ne dure pas.
Comme l'a très bien dit Philippe Gosselin, nous avons encore du travail devant nous. Une commission mixte paritaire nous attend demain. Le groupe La République en marche l'aborde dans le même état d'esprit que notre collègue, avec la volonté d'aboutir à un accord afin que les textes soient définitivement adoptés demain soir.
En dernier lieu, je tiens à remercier Mme la présidente de la commission des lois ainsi que Mme la rapporteure, qui ont toutes les deux fourni, dans les mêmes conditions que nous mais avec un niveau d'exigence encore plus élevé, un travail formidable.