Pour reprendre les mots de Jean-Jacques Rousseau, « Tout État libre où les grandes crises n'ont pas été prévues est à chaque orage en danger de périr. » Nous pouvons nous féliciter d'avoir hérité de notre histoire les réponses qui s'imposent pour garantir la continuité de l'État, l'ordre républicain et, aujourd'hui, la santé publique. La guerre sanitaire évoquée par le Président de la République, nous sommes résolus à la mener avec toute la force de la République, car la France, c'est la République chevillée au corps et au coeur de chacun des Français ; car, dans notre pays, la démocratie est toujours la solution. En nous étant réunis tout au long de ces derniers jours, en ayant légiféré en toute transparence, en ayant conservé force à la loi, c'est à cela que nous sommes restés fidèles.
Dans cette crise, nous, parlementaires, avions une double responsabilité : celle d'agir pour donner au Gouvernement les moyens d'une action puissante et rapide, celle également de rester unis. Le Président de la République a appelé les Français à se hisser à la hauteur du moment : je crois sincèrement que nos assemblées l'ont fait.
Comme je l'ai dit dans mon intervention lors de la discussion générale, on ne légifère bien que lorsque l'on délibère bien. C'est, je crois, ce que nous avons fait en commission, puis dans l'hémicycle, jusqu'à très tard dans la nuit. Nous avons échangé, nous nous sommes concertés, nous avons réussi à créer des points de consensus. Aujourd'hui, au Sénat, nous avons vécu une commission mixte paritaire historique, marquée du début à la fin par le souci de chacun des députés et sénateurs, quel que soit leur groupe politique, de trouver la meilleure des solutions, la meilleure des rédactions et le meilleur consensus possibles, tout cela dans l'intérêt des Français et dans l'intérêt général ; par le souci, également, d'agir le plus rapidement et le plus efficacement possible tout en faisant preuve de la plus grande rigueur du point de vue juridique : il convenait de ne pas confondre vitesse et précipitation, de ne pas bâcler le travail législatif qui nous est confié.
Nous devons désormais approuver les conclusions de la commission mixte paritaire. J'espère que nous serons unanimes à le faire car, je le répète, le pays a besoin que nous soyons unis afin de donner au Gouvernement toute la force de la République.