Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 24 mars 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Approvisionnement en masques de protection et en gel hydroalcoolique

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

L'heure n'est pas à la nomination de tel ou tel expert, car il s'agit pour le moment de montrer aux forces soignantes que nous sommes avec elles et que nous faisons le maximum pour répondre à leurs besoins cruciaux pour sauver des vies au quotidien. Là est l'enjeu et, croyez-moi, des experts mobilisés dans les territoires, au sein des agences régionales de santé, du ministère et des administrations d'État, il y en a nuit et jour, et cela depuis le premier jour.

Permettez-moi de vous rappeler que la France est le seul pays à avoir procédé à une réquisition totale de toutes les capacités de production et de tous les stocks nationaux de masques et de tenues de protection. C'est le seul pays à avoir réussi à faire un « monitoring » des capacités de production, des stocks et des besoins de l'ensemble des acteurs du territoire. Je me suis rendu deux fois auprès des instances européennes – au conseil des ministres européen et dans le cadre du G7 santé – pour demander à tous nos voisins de faire la même chose, afin que nous puissions définir une gestion logistique à l'échelle européenne.

L'Allemagne, que vous citez, pratique deux fois plus de tests que la France, mais nous allons la rattraper en convergence. Je suis au téléphone ou en visioconférence avec mon homologue allemand tous les jours, voire deux fois par jour.

Regardez autour de nous, monsieur Lambert, avant d'affirmer que la France est un pays dépourvu. Regardez ce qui se passe en Italie, en Espagne, au Portugal ; voyez ce qui se passe dans l'ensemble des pays de la zone euro et vous constaterez que la mondialisation, depuis des années, depuis une décennie, a eu un impact sur la capacité des États à se prémunir de la survenue d'épidémies. Il ne faut pas se mentir : quand toute la production mondiale, ou presque, est localisée dans une région de Chine et qu'il se trouve que c'est cette région qui subit de plein fouet une épidémie, avant même que celle-ci n'arrive en Europe, il ne faut pas s'étonner que les usines de production tombent en rade.

J'ai émis des bons de commandes pour des centaines de millions de masques en provenance de Chine avant même que les usines chinoises n'aient rouvert. Je le redis : encouragez les soignants, encouragez-nous à accompagner les soignants, faites-nous remonter les besoins des territoires, mais je ne pense pas que l'expertise soit l'enjeu du moment. L'enjeu, c'est d'être capables, tous ensemble, de nous serrer les coudes et d'aller dire aux soignants que nous sommes avec eux.

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