Les vingt-sept ministres européens des affaires étrangères se sont longuement réunis hier autour de Josep Borrell, représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Vous l'avez indiqué, madame Liso, une nouvelle réunion du Conseil européen des chefs d'État ou de gouvernement est prévue après-demain. Les points de discussion, de mobilisation et de coordination sont nombreux, mais j'en retiendrai quatre.
Le premier est la nécessité d'assurer entre nous une bonne coordination, dans la complémentarité et la cohérence, afin de permettre le retour de nos ressortissants : il s'agit, au niveau central, d'établir la cartographie des lieux qui exigent une intervention, et, au niveau local, aéroport par aéroport, d'aboutir à des réponses communes appropriées.
Le deuxième est la coopération au niveau sanitaire et le renforcement de notre action commune dans ce domaine. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une compétence de l'Union européenne, les ministres de la santé des États membres de l'Union européenne se rencontrent en effet régulièrement pour échanger des informations sur les nécessaires mesures à prendre. Des actions communes ont également été menées pour la mise en commun de moyens, pour des achats groupés de matériel de protection et pour la mise en oeuvre d'un paquet budgétaire significatif en matière de recherche.
Le troisième est le plus connu : il s'agit de l'adoption d'un paquet budgétaire sans précédent pour soutenir l'économie réelle, entreprises et salariés, grâce à la mobilisation de ressources financières importantes et à l'assouplissement de certaines règles, relatives notamment aux aides d'État et au pacte de stabilité et de croissance.
Le dernier point, dont on ne parle pas assez mais que nous avons évoqué longuement hier, est la coopération internationale et le soutien indispensable aux pays tiers les plus vulnérables, qui vont en avoir très vite besoin – je pense en particulier aux pays d'Afrique. Nous aurons à mobiliser, là encore, un vrai paquet, financier et d'assistance, pour éviter que l'épidémie ne mute vers des régions ou des continents qu'elle n'a pas encore touchés mais qui pourraient représenter demain un nouveau risque pour nous : c'est une question de solidarité, mais il y va aussi de notre propre sécurité.