Je vous remercie pour votre question, monsieur Potier, car elle me permet d'évoquer la place particulière que tient le dépistage au moment où est envisagée la levée du confinement. Nous avons eu plusieurs fois l'occasion de discuter des enjeux de ces tests. Je voudrais que les éléments de la discussion soient parfaitement identifiés.
Les tests relèvent en réalité de deux grandes catégories : d'une part, ceux qui vous permettent de savoir, après un prélèvement par écouvillonnage et un diagnostic par PCR – réaction de polymérisation en chaîne – au moyen d'une plateforme technologique, si vous êtes porteur du virus et donc potentiellement malade, que vous soyez symptomatique ou non ; d'autre part, la sérologie, qui permet, à partir d'une analyse de sang, de déterminer si vous avez développé en vous des anticorps contre le virus, ce qui signifie que vous êtes immunisé après avoir été suffisamment exposé à celui-ci, que vous ayez été symptomatique ou non.
L'enjeu est double, et il est encore plus grand quand il s'agit de lever le confinement : il faut à la fois pouvoir répondre à des Français qui se demanderaient légitimement s'ils ont développé une immunité, faute d'avoir été testés par PCR alors qu'ils présentaient des symptômes, et être capable de tester immédiatement les personnes chez qui l'on suspecte des symptômes et les personnes contacts rapprochées – c'est exactement ce que nous avons fait aux stades 1 et 2 de l'épidémie – , afin d'isoler toute personne susceptible de transmettre la maladie.
Les deux tests répondent donc à des logiques différentes, mais que nous poursuivons chacune, semaine après semaine. D'une part, nous augmentons nos capacités PCR, grâce à l'installation de vingt plateformes haut débit et à l'achat de millions de tests en France et à l'étranger. D'autre part, nous nous procurons des équipements en sérologie qui viennent à peine d'arriver sur le marché mondial – ils n'existaient pas il y a quelques jours encore. Nous disposons désormais de moyens plus fiables de diagnostic quant à l'immunité des personnes.
Je le répète, il s'agit de deux tests distincts mais complémentaires, et nous sommes en train de renforcer nos capacités pour pouvoir tester massivement le moment venu et répondre ainsi à la demande légitime des Français.