Représentant de la nation, j'ai roulé longtemps, depuis mes terres occitanes, pour venir vous délivrer plusieurs messages.
Je suis d'abord venu vous dire la douleur des familles endeuillées, la terrible angoisse des proches des malades, la peur d'être abandonné des plus fragiles – ils sont parfois, malheureusement, bel et bien abandonnés. Les plus vulnérables physiquement, socialement et économiquement sont en première ligne, en France, dans tous les pays européens, comme chez nos plus proches voisins du continent africain.
Je tiens à vous rapporter ensuite le soutien et les encouragements aux initiatives et à la mobilisation sans relâche des combattants du quotidien, soignants, bénévoles et autres acteurs essentiels, ceux qu'on applaudit tous les soirs à vingt heures, et à vous faire part de toute l'admiration qu'ils suscitent. À son tour, la communauté scientifique s'est mise en ordre de bataille aux côtés du ministère des solidarités et de la santé, du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, afin d'apporter les premières solutions pour faire face à la crise du coronavirus.
Mais cela ne suffit pas. À l'heure de la grande défiance, il nous faut de la confiance. À l'heure du plongeon dans l'inconnu, il nous faut de la transparence dans les décisions politiques. À l'heure du discours d'un seul, il nous faut aussi un vrai débat démocratique.
Monsieur le Premier ministre, je ne peux me résoudre à voir Twitter, BFMTV et l'émission « Quotidien » remplacer Condorcet, Jaurès et Simone Veil. Le petit député que je suis vous demande d'aller dire au Président de la République qu'il faut vite réunir un congrès extraordinaire à Versailles, rassemblant toutes les forces représentatives de la nation, en s'inspirant de la convention pour le climat.