Je pense que le président a tout dit. Vous comprendrez que l'organisation d'un congrès à Versailles, rassemblant plus de 900 parlementaires, serait peu compréhensible pour la population et ne serait guère admissible pour les parlementaires eux-mêmes, pas plus que pour l'ensemble des fonctionnaires qui seraient mobilisés.
Par contre, vous avez raison de vouloir que le coeur de la démocratie continue de battre à vive allure. La présence du Premier ministre à chaque séance de questions au Gouvernement, à l'Assemblée comme au Sénat, semaine après semaine, démontre que tel est bien le cas. Le long débat que nous avons eu, dans les deux chambres, sur l'état d'urgence sanitaire en est une autre illustration. Je pense également à l'annonce par le Président de la République d'un débat démocratique – et donc parlementaire – sur les outils numériques d'aide à la lutte contre l'épidémie. Je pourrais continuer la liste, mais, à force de vouloir tout dire, on risque d'ennuyer, disait Descartes.
Je rappelle néanmoins qu'au cours de la seule semaine passée, le Premier ministre a organisé plusieurs réunions en audioconférence ou visioconférence, auxquelles j'ai eu la chance d'assister, une avec les présidents de tous les partis politiques, une autre avec les présidents des associations de collectivités territoriales, une autre encore avec les présidents des groupes parlementaires… Je vous assure que la place – légitime – conférée dans notre agenda à la représentation nationale et aux élus me paraît garantir le bon fonctionnement des institutions.
Je vous suggère d'observer l'activité parlementaire chez certains de nos voisins, monsieur Nadot, et vous verrez que non seulement la France n'a pas à rougir, mais qu'elle peut se targuer, dans cette période, du fonctionnement constant de ses institutions – j'en profite pour remercier ici le président de l'Assemblée.