Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 14 avril 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Protection des victimes de violences intrafamiliales pendant le confinement

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

Vous avez posé le cadre, épouvantable : un enfermement qui peut provoquer de la violence, que l'on subit faute de pouvoir appeler au secours. C'est vrai pour des compagnes comme pour des enfants, et il est insupportable d'imaginer que le confinement soit synonyme d'impunité. Vous avez évoqué quelques-unes des solutions que nous avons mises en place.

Connaissant la difficulté d'appeler police-secours et d'envoyer le message d'urgence pour être protégé, nous avons souhaité, avec Nicole Belloubet, Marlène Schiappa et Adrien Taquet, que toutes les possibilités soient ouvertes pour faire entendre le cri de détresse.

Nous avons donné des instructions très claires, notamment aux forces de sécurité intérieure, policiers et gendarmes, les incitant par exemple à procéder à des appels d'initiative s'ils connaissent des situations individuelles qui n'ont pas donné lieu à des poursuites judiciaires, dans le but d'apprécier la situation au cours de l'entretien.

Nous avons renforcé les moyens des outils indispensables : la plateforme Arrêtons les violences, qui travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ; le suivi et l'accompagnement au 3919 ; les appels d'initiative ; le 17, bien sûr.

Vous avez évoqué les pharmaciens et les centres commerciaux. Si je prends le seul exemple des pharmacies, ces dernières semaines, depuis l'ouverture de cette possibilité, au moins quatre auteurs de violences ont été interpellés à la suite de signalements effectués par ce biais.

Je pense aussi à la possibilité de donner l'alerte par SMS, que j'avais annoncée il y a quelques jours dans cet hémicycle : 170 dossiers sont traités quotidiennement.

Il nous faut des moyens, notamment d'hébergement. C'est la raison pour laquelle Marlène Schiappa a évoqué la mobilisation d'1 million d'euros destinés à l'accompagnement des associations qui jouent un rôle essentiel dans ce domaine, mais aussi à l'élargissement des capacités d'accueil, avec possibilité de 20 000 nuitées supplémentaires.

Enfin, j'ai passé des messages très clairs aux préfets : en aucun cas un problème matériel ne doit s'opposer à la protection que nous devons aux femmes et aux enfants.

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