Comme vous l'avez souligné, madame Rist, la coopération européenne est un élément clé pour vaincre le virus, et la coopération franco-allemande joue un rôle moteur, en l'espèce comme dans beaucoup de domaines.
Elle s'exprime d'abord, d'une manière pragmatique, par la solidarité : plusieurs dizaines de patients français de la région Grand Est ont été accueillis en réanimation dans les établissements allemands ; plusieurs centaines de nos ressortissants respectifs, coincés à l'étranger, ont été rapatriées en commun.
Elle se traduit aussi dans la gestion de nos frontières extérieures mais aussi communes : nous avons tout fait pour que les mesures prises aux frontières aient le moins d'impact possible sur la situation des travailleurs transfrontaliers – par le maintien de leur emploi et des dispositions budgétaires et fiscales – et sur la circulation des marchandises.
Du reste, votre question me donne l'occasion de saluer la condamnation par mon homologue Heiko Maas de certains comportements détestables à l'encontre de nos compatriotes transfrontaliers.
La coopération franco-allemande se manifeste aussi dans le domaine économique : il est clair que la coopération entre la France et l'Allemagne, par l'intermédiaire de Bruno Le Maire et Olaf Scholz, a été déterminante, la semaine dernière, pour faire aboutir les négociations de l'Eurogroupe, qui a décidé d'investir 500 milliards d'euros et de créer un fonds de relance.
Elle existe aussi dans le domaine sanitaire : Jens Spahn et Olivier Véran se rencontrent et échangent régulièrement à propos de la coordination des mesures, même si les comparaisons ne sont pas faciles, vous l'avez observé.
Elle se déploie en outre au niveau international : jeudi prochain, Heiko Maas et moi-même allons prendre l'initiative de réunir l'Alliance pour le multilatéralisme, afin de préparer la coopération internationale au monde d'après.