Madame la députée, comme je l'ai rappelé à l'occasion du festival « le mois kréyol », au ministère des outre-mer, je me sens doublement concernée par ces questions linguistiques et culturelles. Parce que je suis ministre des outre-mer, bien sûr, et ultramarine moi-même ; mais aussi parce que j'ai été secrétaire d'État à la francophonie de 2014 à 2016.
Je me suis toujours posé cette question : y a-t-il une francophonie ou des francophonies ? Je pense que nous devons considérer le monde de façon ouverte, en tenant compte de l'évolution des façons de parler le français, et ne pas en rester à une vision monolithique ou élitiste, comme nous le faisons aujourd'hui.
Bien sûr, se pose aussi la question de l'illettrisme. Ce fléau, qui exclut durablement un certain nombre de personnes, n'a jamais été combattu qu'avec des moyens financiers : il y a donc d'autres questions à se poser pour en venir à bout. Je ne suis pas une spécialiste de cette question, mais l'enseignement adapté du français et des langues régionales pourrait être expérimenté. Je vous propose de débattre de cette question dans le cadre des Assises des outre-mer, car il y a là un vrai problème : il faut y répondre.
Je partage en grande partie ce que vous avez dit, madame la députée. Le Gouvernement s'en remet donc, sur cet amendement, à la sagesse de l'Assemblée.