Cet amendement est très important, parce que s'il y a la loi EROM, il y a eu aussi la loi dite Lurel relative à la régulation économique, et nous avons constaté que malgré les efforts réalisés dans le cadre de cette dernière, on a encore beaucoup de mal à éviter, Jean-Philippe Nilor l'a indiqué, ces surcoûts inextricables, de l'ordre de 30 % à 50 % pour le panier de la ménagère. Il reste donc à faire un travail de fond, ce qui pose, j'insiste sur ce point, un problème de philosophie politique et de modèle économique. J'ai dit à la tribune que le modèle était éculé. « No bout » en créole, c'est-à-dire, en français, qu'on est arrivés au bout de la route. Il faut changer de modèle, faire une politique d'émancipation économique nous permettant de ne pas être trop dépendants systématiquement de la consommation massive et des importations massives. C'est le seul moyen de réguler l'économie par nous-mêmes, à travers une dynamique interne. Il ne faut pas seulement des rapports – je voterai cet amendement par solidarité – , il s'agit d'imposer à l'Europe le choix d'une politique beaucoup plus construite vers l'amplification du développement interne par l'application de l'article 349 du traité de Lisbonne, de dire à la nation et à l'État qu'il existe des synergies possibles entre ces territoires, pas seulement une dépendance vis-à-vis de l'Hexagone. La volonté d'indépendance ou d'autonomie alimentaire ne conduit pas à une indépendance ou à une autonomie politique : il s'agit uniquement d'une question de survie, parce que ces populations vont sinon finir pas s'affronter politiquement. C'est pourquoi je donne à l'amendement un sens plus politique que strictement littéraire, car ce rapport ne doit pas finir dans les tiroirs de votre gouvernement.