Le tourisme constitue aujourd'hui un enjeu de développement économique crucial pour l'ensemble de nos collectivités ultramarines. Pourtant, l'immense opportunité que représente le tourisme demeure largement ignorée.
Le secteur touristique des outre-mer, qui se remet timidement et partiellement des multiples crises qu'il a traversées ces quinze dernières années – je pense au séisme de 2007, au chikungunya, aux cyclones, au chlordécone, et j'en passe – peine à se développer car il souffre encore de handicaps importants.
La forte concurrence régionale à laquelle font face les collectivités ultramarines constitue un facteur déterminant, alors que les coûts d'exploitation et de production dans le secteur touristique y sont souvent beaucoup plus élevés qu'ailleurs.
En outre, la persistance de la crise du secteur de la grande hôtellerie, en particulier dans les Antilles françaises et à La Réunion, freine le redémarrage du secteur. À ces facteurs structurels s'ajoutent des problèmes conjoncturels, comme les crises sociales et sanitaires fréquentes et le défi climatique, notamment, comme je l'ai rappelé, en raison de la multiplication des épisodes cycloniques.
Face à ce constat, il est grand temps d'agir résolument : la priorité doit être de mettre en oeuvre un choc de compétitivité en faveur du secteur touristique ultramarin. Pour être efficace, il doit être conséquent et à la hauteur de la concurrence régionale dont souffrent nos territoires ultramarins. Il pourrait par conséquent prendre la forme d'un crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, un CICE, porté à 37 % dans ce secteur en outre-mer.
Les élus, les investisseurs et les professionnels du secteur du tourisme considèrent qu'il s'agit là de la voie à privilégier pour envoyer un signal fort en faveur du secteur et créer les conditions de son décollage économique.
Il est indéniable que cette mesure aurait un coût à court terme, mais il serait toutefois triplement compensé par l'extinction de l'application du CICE à des secteurs protégés, par la fin des exonérations de charges sociales en faveur du secteur touristique et, en définitive, par l'activité économique que générerait cet investissement fiscal.
Cette mesure ne se conçoit donc pas comme une aide aux territoires ultramarins mais comme un investissement pour leur développement.