En complément des mesures citées par le rapporteur général, il s'agit de créer un fonds de soutien pour les festivals. Chacun doit mesurer l'importance du sujet.
Je prends l'exemple d'un festival bien connu, celui des Vieilles Charrues. Les frais fixes s'élèvent à 1,5 million d'euros – c'est peu de chose – , mais le budget total est de 17 millions d'euros. Les frais fixes couvrent essentiellement les salaires de permanents pour lesquels le dispositif instauré apporte une solution. Cependant, les 17 millions d'euros correspondent à des contrats à durée déterminée de quelques jours au moment du festival à plusieurs semaines avant et après.
Le festival des Vieilles Charrues se trouve dans la pire situation. Le Président de la République ayant annoncé l'interdiction absolue des festivals jusqu'au 15 juillet, les organisateurs restent liés par les obligations contractuelles qu'ils ont souscrites auprès des sous-traitants et des artistes. Le ministère de la culture n'a pas été assez vigilant sur ce point.
L'enjeu n'est rien moins que la survie d'un tel festival. Lors du pic, celui-ci emploie 700 personnes, 1 500 si l'on y ajoute les sous-traitants.
Il est indispensable de changer de vitesse, monsieur le rapporteur général et madame la secrétaire d'État. Il est essentiel de raisonner non seulement sur la base du nombre de salariés permanents – ils sont peu nombreux – , mais aussi du coût que représente la tenue de l'événement – coût des artistes, de la sécurité, etc. Puisque l'interdiction s'applique jusqu'au 15 juillet seulement, les organisateurs sont tenus par les accords qu'ils ont signés avec les artistes et les fournisseurs.
J'espère que nous trouverons une solution. Les pays voisins – Belgique, Espagne – en ont adopté une autrement plus pertinente : l'interdiction de l'ensemble des festivals cet été. Le risque contractuel est d'autant moindre pour ces derniers.