Intellectuellement et moralement, je veux soutenir le même rythme et continuer de demander à l'État de suivre l'une des vérités que m'avait insufflées Aimé Césaire : « En regardant la nature tu trouveras ». Ce n'est pas sur la base du système colonial sur lequel se développe l'économie actuelle que l'on fondera demain la modernité de la Martinique. Il faut que nous nous émancipions culturellement, identitairement et économiquement. Si nous ne le faisons pas, nous resterons dépendants. Or je ne pense pas que la politique menée par M. Macron nous permette de rester éternellement dans un rapport de solidarité et, surtout, dans une relation à une mère patrie qui nous donnerait tout.
Il faut donc que nous nous émancipions et que nous nous responsabilisions. Nous vous le demandons solennellement. Je considère qu'aujourd'hui, l'État n'a plus de marges de manoeuvre. Vous êtes en panne sèche. Vous n'avez plus de solutions à nous proposer. Nous n'en demandons pas ; nous voulons que les idées que nous produisons sur place puissent être accompagnées par l'État.